Convention régionale EELV à Rouen : débats autour de la qualité de l’eau

 

A l’occasion de la convention régionale d’EELV qui s’est déroulée ce samedi 6 avril à Rouen, le groupe local d’Evreux a participé aux ateliers organisés à cette occasion. Je souhaite partager avec vous les points essentiels à retenir de l’atelier thématique portant sur l’eau :

En présence de François VEILLERETTE, Porte-parole de Générations Futures
– SDAGE et Directive cadre sur l’eau, avec Paul FERLIN, Expert
– L’eau potable dans notre région, avec Pascal MAGOAROU, Vice-Président de la CREA
– Une politique municipale de l’eau, pour un début de solution, avec Jérôme BOURLET, Conseiller régional EELV
– Présentation du cas de Bolbec, avec Jean-Marc ORAIN, Groupe Local Caux Seine

L’EAU DE HAUTE-NORMANDIE TROP POLLUEE

Les 4 intervenants de l’atelier sont unanimes : l’eau du robinet de Haute-Normandie contient plusieurs types d’agents polluants (pesticides, rejets industriels et domestiques…). Il est nécessaire d’axer les actions sur la prévention de ces pollutions, ce qui est rendu plus difficile par l’absence de connaissances claires du fonctionnement et de la composition des eaux de notre territoire. De plus, il est très inquiétant de constater l’uniforme contamination des eaux souterraines, des eaux de surface et des eaux côtières en Europe.

UNE AUGMENTATION DES SEUILS TOLERES DE LA POLLUTION DE L’EAU

Nous entrons dans le cœur du débat. Le problème constaté est un glissement des seuils de références : lorsque 0,1 mg/litre de pesticide était toléré dans les années 1970, il est à présent accepté de considérer une eau « en bon état » lorsqu’elle contient 0,50 mg/litre de pesticide. Chaque agent phytosanitaire possède par ailleurs sa propre évaluation de risque de toxicité.

Au-delà d’une augmentation de ces seuils, c’est le manque de reconnaissance de la toxicité de certains produits qui pose un véritable problème. Ainsi, certains produits, interdits du fait de leur toxicité avérée, continuent à imprégner sols et eaux sous une forme dégradée, mais ils ne sont plus testés, quand d’autres produits ne sont même pas étudiés car n’étant pas étiquetés comme pesticides.

Par ailleurs, aucune étude complète n’a encore été menée sur les effets d’une absorption cumulée de plusieurs produits avérés toxiques en même temps, surnommée « effet-cocktail ».

LES AGENTS POLLUANTS PRESENTS DANS L’EAU IMPACTENT LA SANTE HUMAINE

Les pesticides présents dans l’eau sont des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire qu’ils se substituent aux molécules hormonales naturellement produites par l’homme du fait de leur similitude et causent des dysfonctionnements dans l’organisme. Il est à présent avéré que les perturbateurs endocriniens agissent sur le niveau de fertilité des hommes, sur la bonne santé des fœtus chez les

femmes enceintes ou qu’ils peuvent entraîner des cancers.

La nocivité de ces produits ne porte pas tant sur la dose qui est inhalée ou digérée par la personne, mais la période pendant laquelle elle est en contact avec le produit, selon que la vulnérabilité de la personne durant cette période donnée. Ainsi, les pesticides présentent un risque accru sur le développement du fœtus (pertes de facultés cognitives, autisme…) entre 0 et 3 mois de grossesse, mais une fois cette période passée, les risques ne sont pas plus élevés que pour le groupe témoin.

La contamination par l’air et par l’eau sont toutefois négligeables au regard des quantités retrouvées dans la nourriture, qui contient davantage d’agents toxiques.

QUELLES SOLUTIONS ?

–          Bannir les produits phytosanitaires.

–          Concentrer les actions des pouvoirs publics sur la prévention en limitant la vitesse et l’écoulement des eaux de pluie, qui charrient les pesticides des sols dans les nappes phréatiques.

–          Construire des haies ou des remblais de terre qui permettent de lutter contre l’érosion des sols.

–          Rétablir le

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s mares tampons qui permettront de gérer les crues.

–          Instaurer une gouvernance coopérative entre l’ensemble des acteurs possédant une compétence de gestion de l’eau ou dont les activités ont une incidence sur la qualité de l’eau (Syndicats des eaux, Département, Communes et Agglomérations, Chambre d’agriculture).

–          S’appuyer sur les documents d’urbanisme pour mener ces plans d’actions à bien : le Plan Local d’Urbanisme permet d’identifier les zones à risque.

N’hésitez pas à réagir à cet article ou à m’écrire pour partager vos commentaires.

Nolwenn LEOSTIC

nolwennleodci@gmail.com

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