L’eau d’Evreux, l’eau la plus chère de France.

L’information délivrée par le magazine « 60 millions de consommateurs » fait déjà le buzz. Bien que le journal ne soit pas en kiosque, tout le monde en parle !L’information délivrée par le magazine « 60 millions de consommateurs » fait déjà le buzz. Bien que le journal ne soit pas en kiosque, tout le monde en parle !

Evreux est donc la ville qui a le prix du mètre cube d’eau le plus cher de France !
Pour une fois que la ville d’Evreux est première, ce n’est pas le libéral Guyguydocteur Knock qui va s’en plaindre !
Et pourtant, il a bien tenté tout de même de saboter cette première place en faisant voter une baisse du prix de l’eau lors du dernier Conseil Communautaire !
Plaisanterie mise à part, il faut revenir sur les calcul : effectivement, si vous prenez votre facture d’eau, vous divisez le montant par le nombre de mètre cube, vous obtenez 5, 17 €.
Mais il s’agit du prix de l’eau « assainie », c’est a dire qu’il comprend le coût du traitement pour la rendre potable, le coût de sa distribution et en bout de chaîne, le coût de son traitement dans une station d’épuration, pour la dépolluer.
La loi est claire : tous ces coûts doivent être comptabilisés dans un compte spécial, voté par les élus communautaires. Le prix vendu de l’eau doit couvrir toutes les dépenses : le prix facturé est ainsi le vrai prix. Il traduit la qualité de gestion des élus qui en sont chargés, tout en incitant les usagers à faire des économies. Arroser son jardin avec de l’eau de pluie récupérée devient moins coûteux que de l’arroser avec de l’eau potable !
Ce serait d’ailleurs rigolo de faire pareil pour toutes les dépenses du GEA : les transports, taxibus, aménagement des zones commerciales… nous aurions les mêmes surprises. Par exemple le ticket de bus coûterait 5 fois plus (environ 6 €), Taxibus coûtait 20 fois plus cher que le prix payé par l’usager ! Quand au coût de la Zone du long Buisson….
Guyguydocteur Knock le fait déjà pour le stationnement à Evreux ! Faire payer les usagers.
Pour l’eau, les choix ont été fait il y a bien longtemps : pour autoriser le « contournement est », l’Etat a imposé la construction d’une station d’épuration en amont de l’ouvrage qui enjambe la vallée: il s’agissait d’éviter qu’en cas d’accident, le principal point de captage d’eau qui alimente Evreux soit pollué. Imaginez un camion rempli d’essence accidenté et déversant son réservoir dans les captages de l’hippodrome : 80% de la ville privée d’eau potable !
Les élus de l’époque Plaisance ont dit oui. En oubliant la suite logique, la répercussion sur le prix de l’eau.. Mais pour la bagnole, rien n’était trop beau !
A l’autre bout, la station d’épuration était saturée et engorgée : trop de raccordements, pas assez de capacité de traitement. Parfois, les eaux non traitées débordaient et partaient directement dans la nature ! Métaux lourds, pollution bactérienne en prime !
Les élus (époque Debré -Nicolas) ont choisis de construire la station d’épuration de Gravigny : une belle réussite…coûteuse pour l’avenir.
Champredon et les élus de l’agglo ont assumé le prix de l’eau, dans une belle unité : Gaston Gaudemer élus UMP était soutenu par l’ensemble du Conseil (hormis par le PC et quelques élus, amnésiques sur les conséquences des choix politiques fait par…eux mêmes!).
Le problème, c’est que si tout le monde était d’accord pour construire, beaucoup moins le sont pour assumer devant leurs électeurs. Tout y passe, c’est pas moi, c’est l’autre, je ne savais pas, il faut privatiser, etc…
Certains l’affirment : c’est cher parce que 30 % de l’eau part dans des fuites du réseau ! Vrai, mais le coût de réfection du réseau (comptez quelques millions supplémentaires) va se traduire dans la facture : sont-il prêt à investir pour une petite hausse supplémentaire de la facture de l’eau ?
La réalité, c’est que la pollution de l’eau rend indispensable son traitement : le prix de l’eau, c’est le prix de la pollution des captages. Celle-ci est essentiellement d’origine agricole, mais provient aussi des particuliers qui traitent leur jardin avec des produits toxiques. Le coût du traitement, ce sont les coûts pour éliminer tout ce que nous jetons dans l’évier : qui n’a pas jeté ses résidus de peinture dans l’évier ? On y retrouve même des résidus de médicaments ! Le coût des réseaux, c’est l’absence de décision des politiques peu enclin à faire des dépenses qui ne se voient pas !
Le dossier du contournement montre bien la rigidité du système politique.
C’est décidé affirment comme un seul homme les élus (de droite comme de gauche): on fera un bout d’autoroute surdimensionnée pour relier deux portions de « voie-rapide », même s’il ne correspond plus aux besoins actuels ! Un peu de souplesse aurait sans doute permis de faire plus simple, plus adapté et plus respectueux de l’environnement.
Rois des baisses d’impôts, ceux qui ont fait ces choix d’infrastructures pharaoniques n’assumeront pas leur choix quand il faudra passer à la caisse : pourvu qu’ils nous inventent pas un péage pour emprunter le contournement Est !
L’eau propre devient un luxe et sera l’enjeu des prochaines décennies, comme le deviendra le prix de l’énergie, le prix des transports et peut être le prix de l’air ! Autant agir dès maintenant pour éviter de nouveaux dérapage. Comme en Chine:l’air est si pollué et qu’il faut équiper les maisons d’appareil de filtrage,pour simplement respirer de l’air pur chez soi ! Devinez qui paie !